vendredi 11 juillet 2014

B-N-F


Deux fois en six jours que j'arrive avant l'ouverture de la BNF... il se passe quelque chose dans ma vie. 
Alors, le casque sur les oreilles, les doigts agités au rythme d'une musique soigneusement accordée à l'humeur boudeuse du jour, je me pose à Exki, je commande un café (qu'il est pas cher quand on le prend avant 11h alors c'est vraiment chouette), et je bouquine ou je pianote, au choix, en attendant que se réveille le monstre-aux-livres, pas loin. Et quand, la gueule bâillante, les griffes détendues, les rayonnages frémissants, l'immense caverne de métal aura vaguement émergée du sommeil des mots, déjà assaillie par les thésards en manque du Rez-de-jardin, alors j'irai m'engouffrer dans ses entrailles, arpenter ses halls immenses, ses volumes effroyables et mégalomanes, j'irai me perdre dans ce palais multidimensionnel !
Et travailler, si le coeur m'en dit. 

Digérée lentement par la bête, je m'absorberai dans un livre, je verrai les heures filer, pâlottes et taquines, sous les baies vitrées crasseuses où s'efface le vert des arbres, devenu opaque et glissant de pluie. 
Une épaisse langueur, nourrie de tapis rouges foulés par d'innombrables pieds, pèsera un peu plus sur mes épaules fatiguées. Le bruit des doigts sur les claviers martèlera mes tempes et se mêlera au bruit des gouttes lâchées du ciel par quelque farceur hydrophile.

Et vous, que ferez-vous aujourd'hui ? 

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